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Transition de la supervision de l'IANA et amélioration de la responsabilité de l’ICANN : pourquoi est-ce important pour l’Afrique ?

22 mai 2015
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Déploiement du mois Afrique-IANA à travers l'Afrique

 

Dans une discussion récente avec un diplomate africain accrédité auprès des Nations Unies à New York, il avait la question suivante à me poser : "« Pourquoi la supervision de l'IANA revêt-elle de l'importance pour l'Afrique ? »"

C'est de là qu'est né le mois spécial Afrique, d'avril jusqu'en mai, sur la relance de la transition du rôle de supervision des fonctions de l'IANA et l'amélioration de la responsabilité de l'ICANN Au cours de ces deux mois, nous avons organisé des sessions, des séminaires en lignes, des téléconférences et des rencontres en personne de 1 à 2 heures chacune dans plusieurs pays africains, dirigés par des leaders de la communauté locale et des parties prenantes de l'écosystème de l'Internet à l'échelle nationale. Il s'agissait de créer une sensibilisation plus concrète à la transition et de rassembler les points de vue des différents pays quant au processus, dans un communiqué officiel.

Il s'est écoulé plus d'un an depuis que l'annonce de la NTIA a chargé l'ICANN de lancer une discussion inclusive et mondiale destinée à établir un processus pour transférer la supervision des fonctions IANA à la communauté multipartite mondiale. En effet, depuis cette annonce, la communauté mondiale travaille inlassablement, avec volonté et ténacité, ce qui a donné lieu à deux processus parallèles, à savoir :

  • La transition de la supervision de l'IANA : Focalisé sur l'élaboration d'une proposition pour transférer la supervision des fonctions IANA à la communauté multipartite.
  • L'amélioration de la responsabilité de l'ICANN : Destiné à assurer que l'ICANN continue à rendre des comptes une fois qu'aura pris fin sa relation contractuelle historique avec le gouvernement des États-Unis.

Notre équipe en Afrique a mis au point une stratégie de communication consistant à utiliser les listes de discussion africaines pour susciter l'intérêt et la volonté à organiser des consultations nationales qui discuteraient de ces processus et se pencheraient sur les modalités de participation. Quatorze pays, au total, ont accepté de se livrer à cette expérience d'un mois. Alors que nous approchons la fin de l'expérience, certaines leçons et certaines remarques s'imposent.

  1. Une véritable approche multipartite a été constatée dans la plupart des pays visités. Au Ghana par exemple, le ministère des TIC a joué un rôle clé dans la préparation, avec l'appui d'autres entités telles que le chapitré ISOC, la NTIA, AITI… pour n'en citer que quelques-unes. Au Burkina Faso, le ministère chargé de l'économie numérique et des services postaux a piloté le mouvement, avec la contribution du Premier ministre et des ministres clés, ainsi que de différentes agences et parties prenantes commerciales, universitaires et de mouvements de la société civile. En Tunisie et en Ouganda, les consultations nationales ont également eu la chance de compter sur la participation de ministres et de décideurs clés.
  2. Les organisations de soutien et les comités consultatifs de l'ICANN : l'avantage de pouvoir tendre la main et s'appuyer sur des individus qui participent déjà aux dialogues ;
  3. L'importance des séminaires et conférences en ligne : Le soutien apporté par le personnel de l'ICANN pour que cela se produise, a permis à des présentateurs clés – membres de l'ICG, du CWG ou du personnel de l'ICANN – de contribuer à nos réunions et de fournir d'importantes connaissances et mises à jour aux communautés africaines. Aussi, d'indiquer des sources dévaluation et de contribution supplémentaires aux ébauches et documents publiés.
  4. Des groupes de bénévoles ont été formés afin de résumer les ébauches pour que le pays entier puisse en profiter. Bien que la plupart des participants à ces consultations nationales se sont félicités de cette initiative, il semblait également qu'il serait difficile pour quelques-uns de rattraper les parties prenantes mondiales qui avaient commencé il y a quelques mois déjà, et que la lecture des documents produits serait une tâche titanesque et redoutable.
  5. Chacun des pays a rédigé des déclarations qui lui sont uniques, fondées sur son absorption des processus actuels. Le Ghana, par exemple, privilégie un Internet ouvert et sûr. Le ministre a insisté sur leur volonté à renforcer le processus multipartite. Il le dit lui-même, « Il m'est agréable de constater le niveau d'organisation multipartite employé par l'ICANN et ses institutions techniques, élargissant les débats pour englober les rôles et les responsabilités des gouvernements en matière de soutien. » Au Burkina Faso, les participants ont adopté une déclaration adressée à l'ICANN, résumant la plupart de leurs recommandations
  6. La proposition pour la transition de la supervision de l'IANA : À peu près partout, les participants ont insisté pour que la proposition présentée à la NTIA se révèle neutre et inclusive de toutes les sensibilités et les cultures.
  7. Les questions récurrentes durant les consultations nationales : La NTIA acceptera-t-elle la proposition attendue ; que se passerait-il si le contrat de l'ICANN n'est pas renouvelé ; comment garantir que les gouvernements interviennent ; si cette proposition n'avait pas d'incidence sur la sélection des membres du Conseil d'administration qui pourraient être aujourd'hui considérés comme numerus clausus pour les gouvernements.

Revenons à la question de notre diplomate africain ; on dirait que les discussions houleuses, la volonté de comprendre le processus en cours ainsi que les représentations diversifiées au sein des consultations nationales confirment l'intérêt africain dans le processus.

Comme l'a déclaré un participant, « l'Afrique n'a pas inventé l'Internet ; jusqu'à présent, elle n'a pas contribué pleinement à l'industrie et aux commerces connexes non plus ; elle ne devrait pas lâcher aujourd'hui cette occasion de contribuer à la gouvernance de l'Internet ! »

Authors

Sagbo Pierre Dandjinou

Sagbo Pierre Dandjinou

VP, Stakeholder Engagement - Africa