Le Forum africain sur le système des noms de domaine (DNS), tenu à Nairobi (Kenya) les 5 et 6 octobre, a attiré plus de 200 participants. L’édition de cette année marque le 10e anniversaire de cet événement multipartite de l’industrie du DNS. Au fil des années, le Forum sur le DNS a évolué pour devenir le rendez-vous annuel des parties prenantes de l’industrie des noms de domaine en Afrique, organisé par l’Association africaine de noms de domaine de premier niveau, l’Association de bureaux d’enregistrement africains et la Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN).
Depuis la première édition du Forum sur le DNS à Durban (Afrique du Sud) en 2013, le modèle a été reproduit dans le monde entier - de l'Amérique latine et les Caraïbes jusqu'au Moyen-Orient et l'Europe, en passant par l'Amérique du Nord et l'Asie-Pacifique. Par ailleurs, de nombreux forums nationaux sur le DNS continuent de voir le jour grâce à l'inspiration du Forum africain sur le DNS. On peut dire qu'il y a toujours du nouveau en Afrique !
Je suis fier de ce que cet événement a accompli au fil des années et j’en félicite chaleureusement nos partenaires organisateurs, nos sponsors, ainsi que la communauté africaine du DNS, nos amis et nos collègues. Ils ont joué un rôle majeur pour que cet événement demeure un catalyseur de l'industrie en Afrique. C'est grâce à ce partenariat et à cette collaboration que le Forum africain sur le DNS s'est affirmé comme un point de rencontre annuel pour la communauté du DNS. L'événement constitue une véritable plateforme d'échange d'idées qui contribuera à la croissance du secteur du DNS et de l'Internet en Afrique.
Je pense que le cap des 10 ans marque un jalon important dans ce parcours. Il s'agit donc d'un moment idéal pour considérer le forum sous de multiples angles, en se posant des questions comme celles-ci :
- Que pouvons-nous faire différemment ?
- L'Afrique est-elle déterminée à développer l'espace des noms de domaine africains ?
- Comment pouvons-nous collaborer au mieux, en tant qu'industrie, avec les acteurs extérieurs à l'industrie qui ont également une influence sur nos activités ?
- Que pouvons-nous apprendre des régions et des marchés qui ont réussi ?
- La zone de libre-échange continentale africaine : quel intérêt pour le DNS ?
Par ailleurs, le Forum africain sur le DNS a régulièrement identifié les principaux problèmes nationaux et transfrontaliers qui continuent à freiner la croissance du secteur. À savoir :
- Les stratégies des opérateurs de registre et des bureaux d'enregistrement face à la croissance des noms de domaine et à un environnement concurrentiel.
- Des problèmes juridiques.
- L’accréditation des bureaux d'enregistrement dans un environnement sans frontières.
- Les gouvernements et les domaines de premier niveau géographiques (ccTLD) : difficultés liées au transfert (anciennement connu sous le nom de redélégation).
- L’automatisation.
- L’établissement d’un observatoire africain du DNS.
- La nécessité d'une participation accrue d'un plus grand nombre de pays, de gouvernements et d'industries.
Lorsque l'on examine les dix principaux domaines de premier niveau recensés dans le rapport Verisign du deuxième trimestre 2022, on ne retrouve aucun ccTLD africain sur la liste. À mes yeux, cela représente une opportunité. Le dernier Rapport de l'étude de marché sur le DNS menée par l’ICANN en 2017 faisait état de moins de cinq millions d'enregistrements de domaines en Afrique. L'ICANN commande actuellement une nouvelle étude pour évaluer les réalités actuelles du marché du DNS en Afrique. Dans le même temps, la population jeune d'Afrique reste une ressource fondamentale inexploitée. Grâce à des investissements plus importants et à un meilleur encadrement, ce capital est la clé pour continuer à développer le marché du DNS en Afrique et en faire un contributeur important au PIB global de l'Afrique.
Dans cette perspective, l'ICANN réaffirme son engagement à soutenir l'évolution du Forum africain sur le DNS et de l'économie numérique africaine au cours des dix prochaines années. C'est pourquoi l'ICANN augmente ses investissements en Afrique, notamment en renforçant ses effectifs.
Je crois fermement que le secteur du DNS en Afrique a à peine effleuré la surface. Je suis convaincu qu'après dix ans passés à « apprendre à marcher », l’industrie du DNS en Afrique est désormais prête à courir et à développer tout son potentiel.
